Ceci est mon blog d'origine, à consulter avec ses pendants : "Mes amis papillons" et la "Gazette des arts"

mercredi 29 février 2012

Hommage à Francis...


…et à Françoise Mézières !

Depuis combien d’années vois-je Francis ? (j’ai du mal à m’exprimer en bon Français : puis-je écrire : « fréquentè-je Francis »). Voyons serait-ce lors de notre premier séjour à Toulouse ? (1988-93). Vingt deux ans ? Le trou de mémoire total. Exactement comme dans le film de Sylvie Testud avec Juliette Binoche tiré du livre de Frédérique Deghelt : « la vie d’une autre ». Je vous le conseille, j'ai l'impression d'avoir vécu la même amnésie de ma vie professionnelle (heureusement j'ai conservé des tas de notes !). Lors de notre second séjour (2003-2007) ? Ce doit être cela. Il y aurait 9 ans !  Il faut absolument que je lui demande de consulter ses fiches, lui qui est ordonné. Une séance tous les quinze jours (car Francis est kinésithérapeute) m’avait été recommandée par la Faculté, auprès d’un praticien de la méthode Mézières : Francis.F. Il est d'origine espagnole, vit comme un écologue, et est très rigoureux dans sa pratique médicale.

Francis m’a montré le livre (le seul) écrit par Françoise, inventeur de sa propre méthode. Le titre :  "Originalité de la méthode Mézières" chez Maloine éditeur à Paris (j'ai cherché sur Abebooks sans succès) est dédicacé des années 1980, à l’époque où Françoise pratiquait dans le Gers, et formait des émules volontaires lors de stages « sur le tapis » pourrait-on dire. Difficile d’accéder à son enseignement, le fameux livre étant épuisé, le document le plus fourni sur le sujet étant le bouquin « la méthode Mézières » un concept révolutionnaire, de Michaël Nisand et Sylvie Geismar, aux Editions J.Lyon publié seulement en 2008.

L’astuce si l’on peut dire, mais le concept est révolutionnaire, est la suivante : les kiné classiques trouvaient (qu’en est-il aujourd’hui ?) que nos muscles étaient toujours insuffisamment musclés si je puis dire : nous étions victimes de la station debout, et d’une évolution inachevée qui ne nous avait pas donné tous les organes (os et muscles) pour tenir debout sans risques de déformations, donc de douleurs. Il fallait muscler tout cela, pour lutter contre la gravité, la pesanteur, qui nous faisait nous courber. D'où l'expression : « le poids des ans ».

Françoise Mézières qui n’était malheureusement pas médecin, et a donc du lutter contre l’establishement toute sa vie, découvre le contraire : en quelque sorte, nos muscles sont contractés en permanence, et tirent excessivement sur le squelette. Je simplifie à l’extrême d’autant que je n’ai pas tout compris sans doute, mais nos muscles s’intègrent dans quatre chaines (musculaires) qui réagissent d’un bloc : la chaine cervicale (le dysfonctionnement étant entre autres le torticolis). Brachiale (de la pointe de l’épaule aux doigts, qui se recourbent peu à peu en une contraction qui nous fait serrer le poing). Plus pernicieuse, la chaine du bassin nous tire sur le bas de la colonne, créant la cambrure caractéristique d'une lordose au bas du dos. Et pour la fin : la grande chaine dorsale, comme une grande corde, qui part du tendon d’Achille pour finir aux cervicales. Seules les chats savent la détendre. Pour nous humains, c'est tout un apprentissage. J'ai appris.

Le Créateur n’a rien conçu pour tirer tout cela dans le sens opposé à la gravité, vers le haut par exemple, et pour détendre tous ces muscles : il faudrait se pendre par le haut de la tête, soin vivement déconseillé, même si quelques uns attrapent les patients sous les machoires et les soulèvent ainsi. L’astuce du praticien va donc être de faire se contracter encore plus les chaines (paradoxal en effet !) pour qu’après l’effort vienne le réconfort, et que fatigués de se raccourcir encore, les muscles se détendent (et s’allongent). Je me suis mesuré souvent rentrant en séance à 170cm, et ressortant une heure après à 172cm !

Nous sommes encore une fois mercredi 29 février, jour exceptionnel, propice aux grèves inopinées des trains TER, des taxis de remplacement hors de prix ; aux rendez-vous ratés, aux factures imprévues, et aux évènements attendus (se faire arracher une dent de sagesse...) ; et inattendus...et voilà-t-il pas qu’en fin de séance (je suis évidemment affaibli par l’effort), Francis m’assène qu’après la prochaine fois, il n’y a plus de prochaine fois car il part définitivement. Je me dis qu'il prend des vacances? Je comprends avec difficulté qu’il a 62 ans, il paraît tout jeune et en forme physique, et prend sa retraite. J’ai appris par mes nombreuses séances de management que la cérémonie de départ est importante pour le partant, car elle constitue un rite de passage visant à marquer le succès de toute une vie professionnelle, et l’estime ici des patients réconfortés si ce n’est guéris, estime qui doit toucher un nombre impressionnant de Toulousains, Toulousaines, sans compter les populations limitrophes.

J’ai peur que Francis, trop discret pour faire la une des magazines, parte sans pot de départ. Je lui dois donc ce trop modeste hommage, pour qu’il sache quand-même par écrit que des patients lui doivent de tenir debout, (situation basique mais précieuse, dans l’état pourtant intermédiaire où l’évolution nous cantonne) et lui seront, comme moi, éternellement reconnaissants.

Post scriptum : La méthode Mézières se nomme maintenant Reconstruction Posturale. Elle fait l’objet d’un enseignement officiel à l’Université de Strasbourg. Et d’un site internet où l’on trouve les kiné suivant chaque année les séances de recyclage obligatoires (du coup ils sont malheureusement peu nombreux).

http://www.reconstruction-posturale.com

Françoise Mézières, "le Corps a ses raisons" de Thérèse Bertherat, le Seuil

mercredi 22 février 2012

temps de neu (suite)

Il y en a qui font le parcours vers Luchon tous les jours. Se lever tôt pour arriver tôt, cette formule me rappelle quelque chose, mais quand on est le patron et que l’on souhaite donner l’exemple à son équipe, il faut. Quel que soit le temps, qu’il vente ou qu’il neige. A cette heure matinale, les chasse-neige ne sont pas passés, et la route est encore toute blanche. Pneus neige indispensables, il ne faut pas les chausser trop tôt dans la saison, si la route est chaude, ils vont s’abîmer. Trop tard, il faut mettre des chaussettes (de roues de voitures) ou pire des chaines, mais alors on roule au pas et on ne peut prétendre se déplacer sur 47  kilomètres.


La seule chose de bien, c’est que l’ours dort en cette saison, et que l’on ne risque pas d’en prendre un dans le moteur en travers de la route. Mais des véhicules mal équipés, ça peut arriver et il faut faire attention.


47 kilomètres (94 dans la journée) et 49 minutes (sans neige. Avec la neige ça met facile une heure. Et plus ! Multiplier par deux aussi), font 470Km par semaine...

...plein d’heures dans la neige quand il neige…


Comme un poisson... dans l’eau


Nous allons à l’Est chercher la vallée du Louron : que des coins célèbres, c’est juste de l’autre côté de Luchon séparé par Peyragudes. On passe par Arreau. Et par Sarrancolin (le pays du marbre). Les villages ont des noms de villes et se terminent par « vieille ». L’étymologie est « villa », qui a donné « ville », et « village ». C'est le cas de Veilha en Espagne. Celui aussi de Louden-vielle. La villa de Louden (qui devait encore être un notable romain). Les Haut-Pyrénéens ont été plus avisés que les Haut-Garonnais : ils se sont rappelés que depuis 2000 ans, les humains adorent l’eau, qu’elle soit thermale pour boire, ou qu’elle permette de se baigner. Comme ils n’avaient pas de source thermale, comme Luchon, ils ont créé « Balnéa », des thermes romains modernisés. Nous sommes en pleines vacances scolaires, les voitures sillonnent les plaines neigeuses, et le parking de Balnéa est plein : soyons sages : on va aller manger, et on se baignera entre 13H30 et 15H15, juste avant que la foule arrive.

la carte vous permet de vous repérer. Les Espagnols arrivent par le tunnel de Bielsa ! il est ouvert !
Déjeuner suppose que l’on ait réservé… au moulin de Saoussas : pierres énormes. Bas relief de l’ours (qui dort encore). Bilingue : français – catalan, les espagnols sont nombreux, désireux de se dépayser en France (et de se baigner dans ce froid cela procure un contraste saisissant). Menu douze Euros, hors d’œuvre compris (une belle tranche de rillettes) ; plat de résistance : brochette de canard avec son foie ; dessert : gâteau basque ; café ; vin rouge et rosé inclus (c’est du vin espagnol, on se dépayse nous aussi).















Le programme inclut le bain, nous y allons. On commence par les thermes romains, on se croirait dans les thermes de Constantin à Arles, sauf que ceux d’Arles sont démontés depuis belle lurette, et que ceux ci sont équipés de pompes qui vous envoient des jets… décontractants. Les visiteurs ont déjà déjeuné (donc heureux) et ils se détendent dans le calme ; l’eau chaude ; et les massages des jets puissants : doublement heureux, le bien-être détend leurs visages (stressés par le rythme des vacances). Puis c’est le hammam : étouffant, la sueur perle par-dessus l’humidité, c’est dur. La souffrance précède toujours la joie. Comme toutes les choses dures en effet, la détente survient à la sortie : un triple bonheur si l’on peut dire. Ensuite, bains divers, jakuzi ; jets sous les pieds. Jets sous les fesses ; douches sur les trapèzes, les muscles frémissent de petits et grands bonheurs. On se détend. On aurait (presque) faim...










Le must est pour la fin : le parcours japonais : celui-là, les romains l’ignoraient of course ! On emprunte un couloir (en sens unique, il faut être discipliné et ne pas parler pour rester zen). On arrive dans un premier bassin à 33°. Presque tiède. Surprise : on est dehors, le ciel est bleu, le soleil brille, la tête au frais, on respire enfin, c’est pas comme dans le hammam. Le corps au chaud, la tête fraiche, un bonheur de plus. Des jets encore, on ne s’en lasse pas. Ce n’est que le premier stade. Second bassin à 37°. Jets plus chauds. Troisième bassin à 40°. D’abord c’est vraiment chaud, presque brûlant, mais la neige est toute proche on peut en prendre des poignées et s’en mettre sur la tête ! La vue sur le cirque enneigé est superbe, on rêve d’être japonais, même pas de centrale nucléaire à des kilomètres… ! Cuit ou presque, on continue le sens unique et on sort. Il y en a qui recommencent. On ne s’en lasse pas. Il y avait longtemps que je n'avais pas pris autant de douches successives !











Je reviens de cet éden, un peu crevé, juste le temps de sortir les photos, de dépouiller le courrier (même pas de factures !), et de rédiger mon papier.

Ai-je l’autorisation de faire une sieste exceptionnelle (et décalée) à 17H30 ?

C’était zen le Japon !

A une heure de voiture, dans la neige immaculée (et le ciel si bleu)

que des bonheurs !

mardi 21 février 2012

stand by

C'est le moment exquis où le puzzle se complète : ça y est : tout est démonté, gros nettoyage ; dégraissage ; phosphatage ; premier apprêt : la carrosserie est uniformément grise, mais au soleil apparaissent tous les défauts, et il y en a ! Un bon masticage s'impose !

Pendant ce temps, les (super-gros) phares viennent d'arriver, j'ignore s'ils seront définitifs, mais autant les assembler ! Ils s'allument sous les 12v de l'engin. Superbe !


 









Les autres pièces sont maintenant toutes rassemblées, et vont être faciles à poser dès que la peinture sera sèche. Peut-être quelques petites vis vont-elles se faire la malle d'ici là, mais j'ai quelques réserves.
























 












Sortie d'usine au printemps prochain ? ?


post scriptum : vous aurez remarqué qu'on n'a plus d'assiettes pour prendre un quelconque  repas ! c'est la diète !



samedi 18 février 2012

radio posée

On commence à percevoir le résultat des longs travaux pendant le froid : comme aurait dit Galilée : "elle tourne" !

J'ai mis deux accus de 12v en parallèle. Je vais ainsi avoir une autonomie digne d'une vraie !

Pour la troisième fois, il y a le côté émouvant de voir palpiter la vie ; tressauter le servo de direction quand on met le contact ; et démarrer le moteur. Un bruit (inquiétant) : un cardan faussé. Faut croire qu'il y a un couple terrible derrière le (gros) moteur. Changé (le cardan). Changé (le moteur). Le petit utilisé d'habitude va mieux. Il faut lui resouder un condensateur heureusement que j'en avais d'avance ! Ré-essais. Bruit (affreux) d'engrenages ! Pas normal, le moteur tourne à vide. Les pignons (nylon à l'intérieur) n'ont pas résisté. Ré-essais : bruit (on ne s'habitue jamais aux bruits affreux) dessous : cette fois c'est l'axe qui a lâché (il y a des forces terribles qui s'exercent dans le cardan, et les jonctions doivent être très solides : l'axe doit être entaillé avec le bocfil, pour que la vis rendre dedans, et puisse prendre appui.... Cette fois-ci, on dirait que tout fonctionne (normalement) mais il faut démarrer le moteur très doucement pour ne rien casser. Etre léger sur le levier de radiocommande ! Par contre, la direction fonctionne au poil, et je puis faire des créneaux très honorables.


le dessous est minimal avec les accus dessus : servo de diection entre les ressorts avant ;
récepteur au-dessus : variateur (bleu) dessous. Les 2 trous des interrupteurs ; le moteur et le pont arrière.
La ligne des cardans est un peu raccourcie pour laisser place au variateur.
Reste à reposer la colonne de direction ; les interrupteurs ; raccords leds et éclairage.


Il faut maintenant tout démonter,

et peindre chaque petite (et grande) pîèce !

le printemps (français) ?

Il a suffi de quelques jours à +7°, la neige a disparu d'un coup, la glace aussi, laissant le jardin pétrifié....sauf....

...oui, à y bien regarder, les crocus sont sortis !


 



















un, puis deux ; puis quatre !
...........et les perce-neige ont profité du départ de la neige pour ressortir la tête !

 



















le soleil est revenu ; la nature recommence (comme avant) ; les candidats se sont tous déclarés ; certains ont déjà renoncé ; les noms d'oiseau commencent ...à voler ; les agences de notation continuent de nous... observer...(on peut pas dire que l'argent public soit le moins du monde...économisé... ); les parisiens (aisés) sur les Alpes se sont...rués. L'argent (des élections ...mais pas que...) coule à flots le plus souvent...emprunté (on a réussi miraculeusement à se refinancer avec des taux bas, ...ouf !). On rit (jaune) des Grecs (et des Espagnols...) mais nous risquons de les ...imiter...(1)

                                         le printemps (français) va-t-il commencer ?


(1) je le reconnais volontiers : je chipote : les élections, par exemple nous coûtent 65 millions d'Euros. Une miette par rapport au déficit de 1700 milliards : le prix de quatre ministres : le député René Dosière calcule en effet qu’un ministre «coûte» à la collectivité, près de 17 millions d'euros, par an, (ce total comprend les frais de personnel, la communication, les loyers, les frais de fonctionnement et ce qu'il appelle : le train de vie, n'entrons pas trop dans les détails). René ajoute qu’une réduction du nombre des ministres à 15, permettrait une économie d'environ 1 milliard d'euros, sur la durée d'un quinquennat. Espérons que si François gagne, il va vraiment passer aux actes ! Je ne parle pas des sous-préfectures, et de toute cette intendance administrative, pléthorique en temps de crise. Je reconnais encore une fois qu'il ne s'agit que de petits ruisseaux... Il n'est pas question cependant d'y toucher, encore moins les grandes rivières, et surtout pas les fleuves ! Le plus grand fleuve par exemple, est le remboursement de la dette : 118 milliards, dont 49 des seuls intérêts ! 80 milliards de capital quand-même : à ce tarif, il faut 20 ans pour rembourser...des dépenses qui ne sont que de fonctionnement ! aucun investissement là dedans ! La TVA y passe carrément (130milliards). On dirait que Monti en Italie commence, lui, à s'en préoccuper sérieusement....il ferait même payer le foncier appartenant au Vatican ! En Espagne, le nombre des chômeurs a de quoi affoler ! En Grèce, on y va carrément à la hache ! Indignons nous...! ce n'est pas suffisant ! entrons en résistance ! Nous réclamons des comptes raisonnables ! Comme dans nos ménages ! Il faut vraiment que l'Etat réduise son train de vie !

mercredi 15 février 2012

découverte de l'absinthe

J’ai été élevé dans l’interdiction de toute drogue, qu’elle soit dure ou molle : le pétard était notamment inconnu au Lycée Corneille de Rouen. Aujourd’hui on écrit sur les étiquettes que l’alcool tue, mais nous étions déjà informés autrefois, et l’on n’en buvait pas ou à peine. Un sucre de calva, ou de cognac, de vieil armagnac encore, mais la vodka ne servait qu’à arroser le caviar, pas à étancher la soif dans les boums d’étudiants comme aujourd’hui. Le tabac et la pipe n’étaient qu’occasionnels : un cigare à Noël. On célébrait le culte de la vertu, de l’amour (et de l’eau fraîche). Ecrire des poèmes était considéré comme dangereux, car il fallait s’enivrer (poétiquement) comme Baudelaire écrivant les fleurs du mal. Dans des cafés interlopes, de dangereux individus (ou des femmes désespérées) consommaient une liqueur artisanale, qu’ils nommaient « la fée verte », dégustée selon des rites complexes, et qui rendait fou : l’absinthe. L’absinthe était donc interdite suivant les exigences de ce qui n'était pas encore le principe de précaution, car figurez vous qu’elle était accusée de provoquer de graves intoxications (contenant entre autres du méthanol), décrites par Émile Zola dans L'Assommoir, et ayant sans doute provoqué la folie de Van Gogh. Jamais je n’aurais pu consommer la cause de la folie de Van Gogh, habitant Arles qui plus est !

Edgar Degas, au café Guerbois...mais où est la fontaine ?

Et pourtant la composition botanique de l’absinthe a tout pour séduire : le 2 novembre 1988, Michel Rocard, autorise et règlemente la présence de thuyone, principale molécule de l'huile essentielle d'absinthe, qui est un excitant. C’est un excitant certes, mais naturel car n’oublions pas que l’absinthe est une plante de montagne :  Artemisiae absinthium, dont le nom allemand est bizarrement :  Wermut, italien  assenzio, et anglais  absinth, wormwood. Famille Asteracées. En pharmacie, ses effets sont stomachique (contre les maux d'estomac),  anthelmintique (contre les helminthes ou les vers), aromatique (donne du goût), et stimulant de l'appétit. D’ici à ce qu’on en consomme en apéritif, merci Michel Rocard d’avoir résolu le problème !

L’absinthe est donc à nouveau autorisée, j’avoue que j’avais complètement zappé, oubliant que Daniel Henri Dubied acquiert la recette auprès de la mère Henriod en 1797 et ouvre, avec son gendre Henri Louis Pernod, la première distillerie d'absinthe à Couvet en Suisse. En 1805, Henri-Louis Pernod prend ses distances avec son beau-père et monte sa propre distillerie à Pontarlier : Pernod Fils qui deviendra la première marque de spiritueux français. Du pur made in France ! Je confondais donc les boisons anisées entre elles, ne m’adonnant plus qu’à la fraicheur du Pernod l’été, (dilué dans beaucoup d’eau !)

Mais il y a l’hiver !

Nous voilà donc dans le froid (sibérien) avec des températures de -15° (dehors).  Nous sommes en Bresse, invités par Marie-H. et son époux Omar. Omar est Syrien d’origine, et a quitté depuis longtemps Damas aujourd’hui martyrisée par Bachar-el-Assad. Il maintient les traditions culinaires du pays en nous faisant déguster des homos aux fèves et pois chiches  tartinés dans une crêpe, et des falafels en beignets dans la friture. C’est délicieux et cela craque sous la dent….mais ça donne soif ! C’est alors que Marie-H. sort de ses armoires (cirées) un attirail qu’on croirait sorti d’une fouille archéologique, une clepsydre comme on en voit au Musée d’Athènes (autre ville martyre dans un autre genre… !). Dans le réservoir, elle verse des glaçons (il y en a dehors pas mal) et de l’eau (de la neige fondue dans une casserole). Quatre branches horizontales sortent sous le réservoir, terminées par quatre robinets. On peut doser le débit, pour créer quatre goutte-à-goutte, dont le débit doit faire exactement une goutte par seconde. Les convives se prennent le pouls (à ce moment les cœurs battent la chamade), et s’exercent sur la nappe. Quatre verres coniques avec des cercles de verre qui donnent un joli reflet (ce sont des verres à absinthe) passent juste sous le robinet (tout est calculé). Le précieux liquide (donc autorisé en provenance de Pontarlier) est versé dans chaque verre. Comme les herbes d’origine ont un goût prononcé (voir mes explications précédentes), on va sucrer la préparation : voilà l’explication des quatre cuillers (à absinthe) posées sur le verre : dessus on glisse un demi-morceau de sucre.

Alors le cérémonial peut commencer : chacun (des quatre convives : ce sont ici les mecs) dose son robinet taré à un battement de cœur. Le sucre s’érode, se tasse sur lui-même, se dissout, pendant que la liqueur tressaute sous le choc de chaque goutte sucrée : un nuage d’eau trouble paraît, devenant peu à peu opaque. Le nuage grandit, envahit l’espace du verre : c’est prêt ! L’absinthe (glacée) est bonne à boire. Une grande gorgée : c’est délicieux !

on ne voit pas les mecs : ils sont dans le local à falafels

Il était temps, on va pouvoir reprendre des falafels !

Vous voyez bien : nous sommes quelques jours plus tard, après avoir regagné nos pénates. Personne n’est devenu fou (pas de manière visible). Pas de cauchemars (pas plus que d’habitude). Pas de perte de mémoire (notable). Pas de séquelles (graves). Anne s’est même remise à peindre !

Cherchant sur internet, j’ai trouvé des fontaines
(et de l’absinthe)…
… à vendre !

« Mais pas Omar, pas falafels ! » (1)


(1) reprise de la célèbre réplique d'Omar (Sy) dans "Intouchables"

vendredi 10 février 2012

travaux d'hiver

Un mois a passé, et vous vous demandez ce que je puis fabriquer dans ce froid. Autrefois les montagnards réfugiés dans leur chalet, isolés par le foin amassé l’été, bricolaient des jouets de bois au chaud. Je fais pareil, réchauffé par le radiateur à quartz acheté à mon fournisseur Fabre, qui m’en a vendu de toutes les formes depuis ces dernières années, dont le gros modèle au début de l’hiver ce que je ne regrette pas :  grâce à lui, le hall est réchauffé quand la journée commence à 7H00 !











J’ai eu des états d’âme, le prototype de pare-brise étant assez joli, mais mal ajusté ! C’était couru d’avance : réaliser les deux montants séparés, avec la vitre abattante était une gageure, le capot étant arrondi à cet endroit, rend l’assemblage problématique.

Depuis lors, voici le nouveau modèle, une variante des anciens, avec son cadre périphérique brasé, bien costaud. J’ai renoncé à le faire ouvrant, mais la simulation est vraiment réaliste. Et puis j’ai déballé les feuilles de placage précieux fourni par le Maître artisan Milhes, rue des trois Banquets à Toulouse, et ai fignolé un tableau de bord haut de gamme, comme celui des voitures américaines présentées à Peblee Beach ! Vous ne les voyez pas encore allumées, mais deux leds rouge et verte s’allument entre les voyants, cela va faire un effet bœuf !


Vous voyez, je continue le montage à l’envers, les accessoires avant la peinture, problématique à réussir avec ce froid. Quand les sièges vont être revêtus (ce qui ne saurait tarder) l’habitacle va être très cocooning (n’oublions pas que c’est une anglaise !)



Vous voyez : le 13, c'est fait, et ça prend forme !

dimanche 5 février 2012

temps de neu


Pour nous qui sommes voisins de la Catalogne, temps de neu signifie quelque chose ! C’est une émission de la Televisió de Catalunya dedicat als esports d'hivern. La neige est tombée dru cette nuit, et je ne regrette pas d’avoir longuement consulté la météo ; constaté qu’entre vendredi 3 et dimanche 5 février le froid s’installait, jusqu’à faire geler le fuel dans certains réservoirs (nordiques) ! Nous sommes finalement bien rentrés, autoroutes salées et sèches, voiture encroûtée de sel, pare-brise frotté, une véritable statue (de sel). Juste le temps de remplir le réfrigérateur, de mettre la voiture au chaud (7°) au garage (j’ai lavé le sel à l’eau chaude), et nous sommes douillettement installés, feu crépitant, andouillettes prêtes (pour une prochaine fois), et choucroute au feu (nous avons finalement changé pour faire plaisir au plus grand nombre, et pouvoir boire de la bière afin de nous réchauffer. Prêts pour l’anniversaire !



















L’hiver est ainsi propice à la réflexion, et aux ballades sur internet, une façon de se dépayser sans prendre froid. Va savoir pourquoi, je tombe sur une émission de Temps de neu consacrée à Pallares. J’adore cette coutellerie, et vous présente David, qui vous expose ses produits. J’ai commencé une petite collection, et le made in Catalunya est ainsi complémentaire du made in France.


Si en sortant de la neige vous avez déchaussé les skis, ôté les après-skis, accroché les raquettes, et digéré votre choucroute, dépaysez vous en écoutant la suite :

samedi 4 février 2012

éloge de l'andouillette













Vous connaissez la célèbre réclame : « ici, on fait l’andouille de père en fils ». A Chatillon sur Chalaronne, adorable petite ville bressane, on fait l’andouillette de père en fils. Chez Jean-Pierre Dheyriat. Inimitable. Nous nous rendons à la superbe boutique couleurs pistache et rouge. Jean-Pierre nous reçoit : on sent la caverne aux trésors, les étiquettes sont illustres, et les produits sains et frais. Nous sommes venus pour l’andouillette, mais (je l’ignorais) il y en a deux sortes : « celles au cochon sont plus goûteuses ». « Celles au veau sont plus fines ». Diable ! Il va falloir choisir entre « goûteuses » et « fines ». « Vous savez comment les reconnaître cuites ? Eh bien, celles au veau sont blanches ».

je vous présente Jean-Pierre (avec son aimable autorisation)
Vous avez deviné, devant l’abîme qui consiste à choisir :  « choisir c’est renoncer », il n’y a pas photo : il faut prendre les deux. D’autant que naturellement toutes ces merveilles se congèlent. Et survivent donc au froid glacé qui a envahi la France depuis Moscou.



 










Il y a un autre dilemme : combien en prendre ?

C’est Jean-Jacques qui tranche : « vous êtes sept pour l’anniversaire d’Emmanuel ? Eh bien tu prends 10 cochon, et 5 veau. Tu trouveras toujours le moyen de faire des portions équitables »… Il est sûr qu’avec de tels produits, l’équité vient tout de suite à la bouche de manière à ce que chacun ait sa part, assez, mais pas moins que le voisin.

Jean-Pierre a reconnu le touriste, et me fourre une recette en mains : il y a d’abord l’ingrédient : « comptez une andouillette par personne ». Là j’ai tout bon, j’ai de l’excédent, on va pouvoir faire non seulement un mais plusieurs repas ! Et puis il y a plusieurs préparations :  façon maison. Au vin blanc sec. Poêlées. Au feu de bois. A la Lyonnaise, et à la Beaujolaise. Je compte mentalement (c’est déjà difficile à cause du froid) cela fait 6 façons de…Donc 6 repas différents à compter d’une andouillette par personne cela fait 6 anniversaires (c’est mon objectif immédiat), multiplié par 7 convives total 42. J’en ai pris 15 cela me prive d’un tas de recettes, il va falloir choisir. « Choisir c’est renoncer ». A peine ai-je commencé à me mettre dans l’andouillette que je dois vivre dans le renoncement. Flute alors ! On voit bien que c’est la crise !

Je vire le feu de bois, peu pratique à pratiquer dans une cuisine bourgeoise. La préparation au vin blanc sec est tentante, d’autant que j’ai du vin blanc sec dont du Chardonnay particulièrement recommandé. Il faut mettre l’andouillette au four, et on la trempe dans le vin blanc jusqu’à mi-flottaison. Cela fait un peu maritime, on dirait un bateau échoué, on parsème de beurre et on cuit au four une bonne demi-heure. On tourne naturellement la coque pour qu’elle dore de tous côtés. Celle là, je vais la faire !

Il y en a une autre tentante aussi : la poêlée : faites revenir des échalotes émincées dans du beurre, ajoutez les andouillettes coupées en tranches épaisses, les faire légèrement dorer. Arrosez avec du vin blanc sec, laissez mijoter 20mn (selon le goût rajoutez un peu de crème ou crème et moutarde mélangées). Tiens elle me dit bien celle là : il y a le vin de la recette précédente, mais le fait qu’on ajoute crème (normande) et moutarde (de Dijon) paraît sympathique.

Je vous vois venir et vous vous dites aussitôt : et la Beaujolaise ? Je vous comprends et même je participe positivement car on fait bondir une échalote émincée dans une noix de beurre. Avec la farine, on fait un roux. Puis on débouche une bouteille de Beaujolais et on porte à ébullition un litre pendant 20mn (donc il faut déboucher deux bouteilles de 75cl, et boire ce qui reste de la seconde. C’est tentant !). On assaisonne avec sel et poivre. Et on laisse mijoter à feu doux au moins une heure pour que la sauce réduise. On fait griller les andouillettes à la poêle avec une grosse noix de saindoux. Et lorsqu’elles sont cuites, on les sert nappées de sauce, accompagnées de pommes de terre vapeur, ou encore mieux de gratin dauphinois.

On devrait résister un moment à cette sacrée vague de froid !

Jean-Pierre a compris que nous avions une demi-heure de route pour déjeuner au restaurant à Bourg. Il nous a donc donné une pochette de gratons pour tenir le coup. Il faisait bien moins 9° dehors, et sans cette précaution, nous étions bon pour un sérieux malaise

jeudi 2 février 2012

des B 14... toujours !

Il y avait des B14. Il en sort décidément toujours ! Comme elles sont grosses, les vendeurs les juchent dans les positions les plus invraisemblables ! En tous cas, elles font toujours leur effet !


ce n'est pas tous les jours que l'on trouve la voiture de pompiers complète, avec son rouleau arrière !


encore plus rare la Michelin