Ceci est mon blog d'origine, à consulter avec ses pendants : "Mes amis papillons" et la "Gazette des arts"

samedi 3 septembre 2011

autotélique ? ?

littéralement : soi-même/but. Self oriented reward. Qui n’entreprend une activité pour d’autre but que l’intense satisfaction qu’elle procure. Satisfaction qui conduit à l’état …de flow !


Le flow, littéralement le flux en anglais, est l'état mental atteint par une personne lorsqu'elle est complètement immergée dans ce qu'elle fait, dans un état maximal de concentration. L'état mental du flow fut ainsi nommé car durant les entrevues de Csikszentmihalyi en 1975, de nombreuses personnes rencontrées décrivirent leur expérience comme un courant d'eau les transportant.
Le sujet éprouve alors un sentiment d'engagement total et de réussite. Ce concept, élaboré par le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi, a été repris dans des domaines variés et nombreux, du sport à la spiritualité en passant par l'éducation, la séduction, la chasse, la pêche, le sport et le bricolage (dont le modélisme naturellement, là je parle pour moi).












Csikszentmihalyi (appellons le Mihaly, ce sera plus simple à prononcer) (il est né à Fiume, en Italie, maintenant en Croatie, et c’est un psy hongrois de 77 ans) a identifié les caractéristiques accompagnant et décrivant l'expérience du flow. Ce sont les suivantes :



1.Des objectifs clairs : les attentes et les règles régissant l'activité sont perçues correctement et les objectifs fixés sont atteignables avec les compétences de l'acteur.
2.Équilibre entre la difficulté de l'activité et les compétences de l'acteur (l'activité n'est ni trop facile ni trop difficile, elle constitue un défi motivant)
3.L'activité est en soi source de satisfaction (elle n'est donc pas perçue comme une corvée)
4.Elle requiert un haut degré de concentration sur un champ limité de conscience (hyperfocus)
5.Elle amène une perte du sentiment de conscience de soi, disparition de la distance entre le sujet et l'objet
6.Il y a distorsion de la perception du temps
7.La rétroaction est directe et immédiate. Les réussites et difficultés au cours du processus sont immédiatement repérés et le comportement ajusté en fonction.
8.Il y a sensation de contrôle de soi et de l'environnement.
La réunion de tous ces phénomènes n'est pas nécessaire pour conduire au flow. Les 3 premiers décrivent des caractéristiques de l'activité propices au flow, les 5 derniers décrivent plutôt l'état de conscience modifié qu'implique le flow.


Etes-vous donc autotélique : épicurien de la connaissance ? (Heutte, 2007, 2010). Selon Csikszentmihalyi (2005), comme l’individu autotélique n’a pas un grand besoin de possession, de distractions, de confort, de pouvoir ou de célébrité, car presque tout ce qu’il fait l’enrichit intérieurement, il est généralement très apprécié de ses pairs. Comme il expérimente le flow dans son travail, sa vie familiale, ses relations avec les autres, dans des activités banales de la vie quotidienne et même quand il est seul et inactif, il est moins dépendant des récompenses extérieures qui motivent les autres à se satisfaire d’un quotidien routinier, vide de sens. Il est plus autonome, plus indépendant, parce qu’on ne le manipule pas facilement à coup de menaces ou de récompenses extérieures. En même temps, il est plus impliqué dans tout ce qui l’entoure parce qu’il est pleinement investi dans le courant de la vie. Son énergie psychique paraît inépuisable, il est plus attentif, remarque plus de détails, s’intéresse volontiers à quelque chose sans en attendre de récompense immédiate. Il a une attitude joyeuse de curiosité, une volonté de comprendre, de résoudre des problèmes. Mais il a aussi un intérêt désintéressé : son attention est dénuée d’ambition et d’objectifs personnels pour forcer la chance d’appréhender la réalité selon ses propres termes. Comme ils sont moins préoccupés d’eux-mêmes, ils investissent plus d’énergie psychique dans leur rapport à la vie. Les individus créatifs sont généralement autotéliques et c’est parce qu’ils disposent d’un surplus d’énergie psychique à investir dans des choses apparemment triviales qu’ils font des découvertes.

Si apprendre est rarement une partie de plaisir, comprendre (être compris/se faire comprendre) peut être totalement jubilatoire (Heutte, 2007): d’ailleurs tous ceux qui ont ressenti un jour ce violent sentiment savent qu’il l’a été encore plus fort, au moment où ils ont pu le partager avec d’autres, et qu’ils ont pu constater qu’ils étaient compris. La réaction physiologique peut d’ailleurs être si forte, comme un long frisson qui part du bas du dos pour dresser les cheveux sur la tête, qu’au moment où ils le ressentent, ils ont l’impression d’être transporté, « comme sur un petit nuage », parfois ému aux larmes, et en même temps, paradoxalement, ils ont tout simplement le sentiment d’être.

C’est vraisemblablement ce qui fait du métier d’enseignant un des plus beaux métiers du monde, ou en tout cas, un des plus enthousiasmants pour ceux qui ont le bonheur de vivre régulièrement cette expérience optimale. Si les enseignants qui connaissent le flow sont souvent débordants d’activité, ne comptant jamais leurs heures, toujours prêts à innover ou s’impliquer dans un nouveau projet, c’est tout simplement parce qu’ils cherchent en permanence n’importe quelle occasion de recréer les conditions qui vont leur permettre de le ressentir à nouveau. Comme ils ont une meilleure santé émotionnelle (Amherdt, 2004), ils sont dans des dispositions qui les rendent souvent beaucoup plus créatifs que leurs collègues. Ils innovent parfois sans même s’en rendre compte, presque malgré eux. Selon Csikszentmihalyi (2006), l’engagement dans un processus créatif donne la sensation de vivre plus intensément, permet de ressentir un « sentiment de plénitude que nous attendons de la vie » et qui nous est si peu souvent offert. Seuls la sexualité, les sports, la musique et l’extase religieuse [...] nous confèrent un sentiment aussi profond d’appartenance à un tout plus vaste que nous-mêmes. » (Csiksentmihalyi, 2006).

Ainsi, pouvons-nous considérer que certains se régalent du savoir, de la connaissance et surtout de la compréhension (du plaisir de s’apercevoir que l’on comprend) dans un rapport presque charnel au savoir (Heutte, 2010) !

Parmi tous les boulimiques du savoir, nous admettrons (poétiquement) que l’épicurien de la connaissance se régale aussi (et peut-être encore d’avantage) du partage et de la construction de connaissances avec d’autres. Ainsi, au croisement du « gai savoir » (Pineau, 2009) et du «jamais sans les autres» (Carré, 2005), comprendre, comme d’autres plaisirs, serait ainsi encore plus jouissif à plusieurs (Heutte, 2010)…


Puisque nous sommes en train d’évoquer une forme du bonheur, je ne puis m’empêcher de terminer par cette plaisanterie, qui fera rire j’espère plus d’un lecteur masculin !

Les dix règles 
Pour qu’un homme soit heureux dans la vie :

1. avoir une femme qui élève vos enfants
2. avoir une femme qui cuisine (bien)
3. avoir une femme qui tient la maison (impeccable) et sait recevoir vos amis
4. avoir une femme qui ait un travail (qui la rende autonome)
5. avoir une femme qui vous aime (elle vous dit spontanément : je t’aime)
6. avoir une femme qui soit votre meilleure amie
7. avoir une femme qui vous fait rire
8. avoir une femme loyale, (et fidèle) en qui vous pouvez avoir confiance
9. avoir une femme super au lit

 10.             Il est fondamental,
                                    et ce de manière absolue…
                                         …que ces neuf femmes ne se connaissent pas !