Ceci est mon blog d'origine, à consulter avec ses pendants : "Mes amis papillons" et la "Gazette des arts"

dimanche 13 février 2011

au temps des statues

Aujourd'hui quand un maire veut répondre aux sollicitations de ses électeurs, il leur vend des travaux d'édilité. Notre pays est connu à l'étranger comme celui des bordures de trottoir, et des rond-points suédois : il faut bien sacrifier au siècle de la voiture, des stades, et des salles polyvalentes ! Et puis la télévision nous abreuve d'images de notabilités, et il n'est pas besoin comme il y a cent ans de répandre les effigies de nos célébrités, ou de nos divinités comme c'était le rôle de la sculpture. On ne crée plus de statues, voilà pourquoi je suis si sensible, dans ce qu'on nomme le mobilier urbain, aux oeuvres d'art du XIXè siècle, que l'Etat ou les Collectivités territoriales édifiaient, pour la décoration et l'éducation des peuples de l'époque.

Vous avez compris que je suis obsédé par le rôle de l'eau dans nos civilisations, et quand je vous ai parlé de la desserte en eau de Lugdunum Convenarum, j'ai cru trouver la solution technique. Mais pas l'allégorie qui signalait forcément cette indispensable ressource. Je vous ai parlé de la plaque en marbre et de l'inscription qu'elle portait. Il y avait certainement un monument, une statue ?

Revenant de Luchon, je crois avoir trouvé et vais vous proposer quelques hypothèses :


Ici, on ne badine pas avec les sources thermales, utilisées dès Tibère en -25 (avJC), et on édifie les monuments qu'il faut pour rendre hommage à l'eau. (la devise de Luchon est : Balneum Lixonnense post Neapolitense primum : les bains de Luchon sont les premiers après ceux de Naples)


Les romains honoraient les nymphes, et nous ont laissé ce genre de stèles


Le 6 septembre 1903, Luchon inaugure "la vallée du Lys" du sculpteur luchonais Jean-Marie Mengue (1855-1939)

Edmond Rostand s'y met lui aussi, et salue l'eau avec quelques vers bien sentis !



Et en fouinant, j'ai fini par trouver la sculpture qui aurait pu orner la résurgence de Tibiran : c'est dans le Parc du Casino, le baiser à la source, un marbre de A.de Couteillai, sur lequel les lycéens posent leurs sacs à dos pour le sandwich du midi.


la source est une très jeune fille. Pour boire "à la source", le jeune homme a pris la précaution de s'allonger sur un rocher plat, qui évite tout risque de confusion, et protège sa pudeur....




La statue a un sens naturellement, et n'est pas faite pour être vue par derrière, enfin voilà quand-même ce qui amuse les lycéens (ils ont gentiment ôté leurs sacs pour déjeuner sous le séquoia voisin et me laisser prendre la photo)