Ceci est mon blog d'origine, à consulter avec ses pendants : "Mes amis papillons" et la "Gazette des arts"

mardi 31 janvier 2012

poulet de Bresse














Nous sommes dans la neige en Bresse, pas loin de Bourg (en Bresse) qu’ici on appelle Bourk. Pas de fioritures, la tradition est la tradition, et le bien manger joue un rôle essentiel. Arrivé à la plus grande Brasserie de Bourg : le Français, on constate de suite qu’on ne badine pas avec les valeurs : tout est bleu-blanc-rouge, et les effigies exposées comme dans une église les saints, sont les coqs, les coqs de Bresse ! On prend un café, il est quinze heures, et les serveurs allument les bougies : un anniversaire ! tout le monde change Happy Birthday, l’atmosphère est conviviale, tu parles : il suffit de regarder le menu, ils se sont régalés de poules bressanes ! et pas que… !  Un convive se lève : Cantona himself ! Toujours aussi beau, le Maître d’Hôtel le raccompagne : « revenez souvent nous voir ici » ! Il répond sans hésiter : « Oui bien sûr ». Sur les dépliants, figurent en bonne place des dédicaces célèbres dont celle de Laurent Gerra, on devine l’habitué.











Avec mon copain, nous visitons les fournisseurs, la boulangère de Villemotier, qui cuit des pains extraordinaires. Ici les noms sont comme partout ailleurs : la baguette (aussi grosse qu’une grosse miche) ; la flute est pareille. Il y a aussi le boulot. Je vous rassure : pas une seule ficelle, tout est énorme, adapté aux estomacs pantagruéliques. Il y a des bugnes, et les croissants sont recouverts d’amandes. Naturellement Yvette vend un saucisson fabuleux, et du chèvre, au cas où les clients trouveraient le pain trop fade. Le cochon ici est bon, et le pâté de tête (gélatineux) nous remplit les organes de sa bienveillante onctuosité. On en mange midi et soir (et entre les repas)…









































Et puis il y a l’abattoir de volailles où l’on achète le coq de Bresse, le saucisson de Meurteau et autres gourmandises.
















Il y a une façon tout à fait intéressante de laisser tomber la neige : on plonge le regard dans l’assiette, et on mange made in France. In Bresse gemacht, traduisent les commerçants pour les amateurs allemands.


Tout ne va pas si mal...

...tombe la neige… et dure la Bresse... (et ses poulets) !

 la neige sur les grilles de la Banque de France à Bourg


j'ai failli oublier l'essentiel !


dimanche 29 janvier 2012

festival d'Atalantes...(et Stelvio) !


Je vous ai déjà parlé de l’Atalante Bugatti, apparue en 1937, sur un châssis type 57, à compresseur (57C) pour la course (deux C qui se confondent), ou 57 sport (57S) ou les deux (57SC). Dans ce cas, le radiateur passe du stade vertical plat au stade coupe-vent, beaucoup plus esthétique. On atteint la puissance de 200ch. Les types 57 et leurs déclinaisons sont vendues avec des carrosseries d’usine dessinées et produites sous la direction de Jean Bugatti, ou par des carrossiers indépendants comme le colmarien Gangloff, qui travaillait en étroite collaboration avec Bugatti. Les sigles foisonnent, puisqu’il existe la 57G carrossée en « Tank » qui gagne les 24 heures du Mans en 1937 et 1939. Et pour finir le châssis 57S signifie surbaissé, le pont arrière passant dans le châssis spécialement creusé d’un passage ad hoc.












Le super luxe, c’est de poser sur un châssis long et surbaissé une carrosserie la plus fine possible, puisque la cabine ne fait que deux places : devant un immense capot s’enfile entre les gigantesques ailes avant. Derrière un grand coffre au centre duquel un espace cylindrique coiffé d'un couvercle circulaire abrite la roue de secours. On masque souvent les roues arrière par un cache, donnant l'impression que la voiture glisse sur la chausée. Les côtés sont marqués par une ligne aérodynamique permettant d’inscrire deux couleurs opposées. Tout en restant dans une (relative) sobriété, on aboutit à une sculpture roulante extrêmement voyante.

C’est le but














Aujourd’hui les plus belles voitures ont toutes été refaites (et abondamment chromées) à neuf aux Etats-Unis, où elles paradent tous les ans à Peeble beach, sur fonds de mer. J’attends avec impatience (plus que deux jours ! ) la collection de la  fondation Mullin (automotive museum)  réunie à Rétromobile pour approcher ces monstres mécaniques.


Voici en attendant  un florilège d’Atalante !


ne pas confondre avec les Stelvio !




radiateur droit,

et carrosserie Gangloff typiques

mercredi 11 janvier 2012

la troisième Atlantic

C’était il y a un an, Rétromobile 2011 : une des merveilles exposées, une des plus intrigantes également, est cette Bugatti Type 57S Atlantic. Pourquoi la plus intrigante ? Parce que de notoriété publique, il n'existe plus que deux Bugatti Atlantic au monde sur les trois jamais construites. La plus connue est la 57491 qui appartient à Ralph Lauren. Actuellement noir-laqué dont je vous ai déjà montré des images. Je dis actuellement car elle n’a pas toujours été noire, mais bleu-France ! Son nom d’origine est la « Pope » du nom de son premier propriétaire. La seconde est la 57374, avec une carrosserie en aluminium peinte en gris (au lieu de magnésium). Pour les puristes on dit : The Rotschild Atlantic. La troisième dite 57473 est la « Black atlantic ». Vous voyez la confusion ! Elle fut malheureusement victime d'une collision avec un train, sur un passage à niveau non gardé près de Gien, en août 1955,  qui ne laissa qu'un châssis tordu,  vendu à un ferrailleur et donc détruite… avant d'être reconstruite….

pour la reconnaitre : les phares encastrés à l'avant...











Pour les différencier, il y a la carrosserie, l’avant et l’arrière. A l’avant, il faut observer les différences dans le positionnement des phares dans la tôle. L’arrière est superbement arrondi pour les deux premières, avec la crête de coq rivetée en plein centre, qui couronne le capot de la roue de secours. Figoni a créé deux petites ailes pointues pour la troisième. Et il y a in fine le numéro minéralogique, 1610 AV 75.


C'est celle-ci qui était présentée à Rétromobile 2011. C’est donc avec une grande curiosité que Nicolas Jeannier, dont je reprends les propos,  consulte en février dernier la plaquette explicative. Il s'agit bien de la 57473, livrée en 1936, propriété de Jacques Holzschuch jusqu'en 1952, date à laquelle elle fut achetée par Antoine Chatard (au nom de sa maitresse Béatrice Schneider pour la cacher (la voiture) à son épouse)(quand il s’agit de Bugatti, on entre de suite dans l’intimité des propriétaires !). Le 22/08/1955, la Bugatti et ses deux occupants (Chatard et Janine Vacheron, une autre amie…ne cherchons plus à suivre…) sont pulvérisés sur le fameux passage à niveau...

 La SNCF conserve les restes de la voiture pendant huit ans, le temps que dure le procès, les dames Chatard se battant pour récupérer les fameux restes ! Paul André Berson attendait ce moment pour récupérer le maximum de pièces et s'engage alors dans une longue restauration en utilisant le maximum du châssis et les panneaux de carrosserie du coté droit moins endommagés. Le collectionneur cède la voiture à Nicholas Seydoux en 1977, en conservant les pièces endommagés et le moteur d’origine. Mais il entreprend de construire une réplique avec les restes. De son côté, Mr Seydoux peu satisfait de l’état de son Atlantic, la fait restaurer à grand frais, par les célèbres ateliers Lecoq.











la Rotschild




En 2006, la 57473 quitte la collection Seydoux pour intégrer celle d’un autre collectionneur. Désireux de lui rendre plus de lustre encore, la 57S est de nouveau restaurée. Chez Paul Russel (le restaurateur de l’Atlantic de Ralph Lauren) cette fois, en intégrant les pièces d’origine délaissées par Berson dans les années 60 et certains morceaux de la réplique mise en pièce pour l’occasion. Il n’y a donc plus qu’une seule 57473 aujourd’hui, qui a retrouvé sa livrée grise de 1955, en intégrant les modifications de Figoni avant l’accident.


Dans ces conditions, s’agit-il toujours de l’Atlantic numéro trois, ou d’une réplique ?

On a envie de dire OUI, il s’agit bien d’un chef d’œuvre en tous cas !


voir également : The Atlantic and Other articles de
L.G.Matthews, Jr Editions SPE Barthélémy Paris, mai 2004

et puis encore mieux, sur place, à Rétromobile 2011

http://www.youtube.com/watch?v=SIQ6ZVLNGkc

vendredi 6 janvier 2012

tendelet(s) de tonneau

Voilà un mot adorable, et j'ai poussé les feux pour arriver à ce joyeux moment. Et puis j'ai "décoffré" le pare-brise, après l'avoir relié aux montants latéraux par un beau montage, terminé par deux vis à ailettes pour abaisser la vitre pendant les grandes chaleurs estivales. Reste à le fixer, et j'ai retardé ce moment difficile, car avec quatre simple vis, il faut que ce soit bien ajusté, ce qui n'est pas encore le cas du montant gauche. Les photos ont ceci d'utile qu'elles montrent bien les défauts !



Cette fois-ci, l'allure est définitive. Vous avez observé que j'ai repoussé le démontage, afin de mieux vérifier l'allure générale.













La prochaine fois, je démonte vraiment sinon je vais me mettre à la sellerie de l'habitacle ce qui ne serait pas de jeu ! Et puis il me faut maintenant prendre rendez-vous à Lourdes, voir la maison Dupire pour le chromage des petites pièces.


Soyez rassurés, finies les fêtes,

je me suis remis au travail !

et j'ai pris rendez-vous à Lourdes lundi ...j'y vais en Torpédo !

http://www.youtube.com/watch?v=5f2dP2xYi_w

mercredi 4 janvier 2012

montage inversé

Il faut bien avouer que ces festivités successives perturbent le travail, et que j’ai préféré m’amuser plutôt que fréquenter  mon atelier à vrai dire un peu frisquet.

Einstein disait que l’on ne peut résoudre un problème qu’avec un œil neuf. Du genre :  « ceux qui l’ont posé peuvent difficilement le résoudre, vu qu’ils n’ont pas l’esprit suffisamment ouvert ». J’ai donc décidé de m’y prendre autrement : je commence d’habitude par le début : le grouillot (c’est moi) ponce les soudures, puis sa récompense une fois nettoyé, lavé et phosphaté c’est l’apprêt. Ensuite on peut recommencer à poncer, mais on est davantage motivé parce que cela avance, jusqu’à obtenir une peau lisse de BB. Enfin on peint. On peint et on repeint gare aux coulures j’en stresse à l’avance ! Le pire c’est quand le noir laqué sèche en noir satiné dégueu, et que tout est à refaire. Je n’en suis pas encore là. Et ensuite on peut décorer, et c’est là que ça devient valorisant de jouer avec les détails. Là je vais adorer les œillets des tendelets de 1mm dont il faut que je recommande 25 exemplaires, mais je n’en suis pas là non plus. Je n’ose vous dire qu’in fine on met le tout sur une étagère et que ça ne redevient amusant que si l’on crée une nouvelle maquette !

Encore faut-il ne pas rater l’allure générale. Or là je vais un peu à l’aveugle même si je veux un GB Tourer. Il faut donc tester la silhouette. Alors je m’y suis pris à l’envers : j’ai posé les roues en provisoire, pour garantir la bonne garde au sol. J’ai attaché la calandre de radiateur, pour avoir un avant fiable. Pour l’arrière, il me fallait absolument le profil relevé que crée la capote abaissée, donc j’ai construit l’armature. Travail compliqué, car il faut que les arceaux soient bien d’équerre, se déplient dans l’axe, et se replient de même en se superposant exactement. Et puis il faut trouver l’axe de vissage dans la coque, et cela ne peut se faire précisément qu’en place, les deux côtés n’étant pas forcément pile poile en face. Pourtant ils le devraient, mais il y a des petits défauts…Depuis que j’ai découvert les mérites du scotch de peintre, je ne puis plus m’en passer. Le tendelet arrière date de 2005, jamais utilisé, et sert à vérifier l’ensemble, même s’il va bien falloir en refaire un avec l’épaisseur idoine. Il y aura de petites courroies, ça j’adore.


Quant au poste de conduite, il faut simuler l’épaisseur des garnitures de portières, et du siège avant. Surmonté d’une plaque latérale laiton s’incrustant dans le haut de la carrosserie, prolongée par une plaque symétrique à l’arrière pour supporter l’avant du tendelet de tonneau.


Le plus difficile c’est le pare-brise, celui-ci c’est pour la silhouette encore une fois. Reste à souder les montants, je n’ai pas encore trouvé la bonne solution. Et à vérifier l’entourage dans lequel devrait s’incruster le pare-brise, pas encore tout à fait au point. J’aimerais qu’il se rabatte, je m’en demande peut-être trop ?


Voilà l’allure finale, avec la future conduite à droite. J’ai trouvé la couleur (ce sera une surprise), en achetant le pain et en allant me garer sur le parking du garage voisin, où j’ai contemplé le bac rempli du nuancier des peintures en bombe. Il y avait la bonne ! Si je m’écoutais j’en resterais là, au stade de Karl Lagerfeld qui a dessiné la robe, et la passe aux couturières pour une exécution finale bien moins intéressante que le croquis initial.

Plaignez moi : je vais en effet devoir tout défaire, en rangeant les pièces dans la vaisselle dérobée dans les placards de la cuisine. Il faut tout recommencer par le commencement : démonter ; puis poncer, gratter, frotter, poncer encore et encore.



Le secret de la mécanique d’art