Ceci est mon blog d'origine, à consulter avec ses pendants : "Mes amis papillons" et la "Gazette des arts"

mardi 18 janvier 2011

Aqui estoy, jubilado !

La scène se passe jeudi 26 août 2010, à une date sympa puisqu’il fait un grand beau temps d’été. Dans un lieu plus que sympa, je devrais dire tout à fait extraordinaire : la propriété appartient à Jean, et domine l’Atlantique à Guéthary. Elle le domine en restant en retrait de la falaise qui trempe en bas les pieds dans l’eau. Mais ce qui est extraordinaire, c’est que la falaise appartient à la propriété. Elle est plantée d’une espèce de maquis corse sous lequel des tunnels végétaux permettent l’accès à la plage également privée. Jean a de gros soucis : médicaux d’abord. Et financiers : retraité d’Edf, il a acquis cette propriété il y a vingt ans. Et « à l’insu de son plein gré », elle a pris une telle valeur qu’il est astreint à l’impôt sur la fortune. Et c’est à cause de cette charge qu’il doit louer, pour faire entrer des revenus. C’est grâce à ce détail fiscal que nous sommes là.

Autre particularité : la vue sur la mer couvre à peu près 180°. Une vue tellement unique que pendant la guerre, les allemands avaient réquisitionné la villa, et construit un blockhaus souterrain, d’où ils pouvaient observer Biarritz d’un côté, et toute la côte de l’autre presque jusqu’à Bordeaux. Jean n’a redécouvert ce blockhaus que très tard, presque par hasard grâce à un touriste allemand venu revoir le lieu de sa mobilisation : « un séjour horrible a-t-il raconté, c’était la guerre, j’étais loin de mon Heimat, et ce site si beau dont je ne pouvais profiter (il était seul sans épouse, n’aimait pas les oursins et avait l’interdiction de se baigner, craignant toujours les bombardements alliés), accentuait sa mélancolie (on sait que les allemands sont mélancoliques, et soignent cette Schwermut sous des flots de Bier). Le blockhaus était rempli de cannettes dont Jean a du se débarrasser pour les remplacer par des bouteilles de Bordeaux.

Et pour finir Jean nous confie son projet : il vend la villa. Il rachète une villa moins immense à Anglet (simplement une villa avec piscine, un garage pas plus de deux voitures dont la Mercédès-coupé), un investissement modeste même pas un million (d’Euros).

La chute  de l’histoire est prestigieuse : il ne vend pas à n’importe qui : à Bixente Lizarazu.

Wikipedia dit tout sur Bixente : né à Saint-Jean-de-Luz au Pays basque, le jeune Lizarazu profite de l'océan pour pratiquer le surf et jouer au football aux Églantins de Hendaye. Se débrouillant plutôt bien, ses parents sont contactés par le Football Club des Girondins de Bordeaux pour le faire signer. Il hésite alors entre le sport-étude football ou tennis. Ses parents refusent dans un premier temps avant de le laisser partir à 14 ans pour rejoindre la section-études en seconde et le centre de formation des Girondins.

il est à gauche
C'est dans ce club que Bixente Lizarazu devient joueur professionnel en 1987, et commence une carrière prestigieuse dont je ne vous parlerai pas, (allez la lire sur Wikipedia), et qui fait de lui aujourd’hui un people. Tout en restant profondément attaché à sa basquitude, qui le conduit ….chez Jean. En juillet 2006, il est devenu le compagnon de l'actrice et chanteuse Claire Keim, l'héroïne du film "Beauté Fatale", (où elle est une beauté en tous cas), avec laquelle il a une fille, Uhaina (qui signifie « vague » en basque), née le 23 août 2008. Il a également un fils, Tximista (signifiant « éclair »), né le 16 février 1995 d'une précédente relation avec Stéphanie (sa femme de 1994 à novembre 1998). La vague, l’éclair, et la beauté vont enfin avoir un foyer digne d’eux dans la villa des oursins !

On n’a pu que deviner le prix fixé par Jean pour vendre son joyau à Bixente, mais c’est un prix auquel seul peut accéder un ancien footballeur ! Remarquez, il est très simple Bixente. Il est conscient d'additionner tous les bonheurs, et est venu la semaine dernière avec son papa pour débroussailler le maquis. Sûr que la villa sera grâce à lui en de bonnes mains et remise en état parfait.

Toujours est-il que nous nous trouvons, pour la première et forcément la dernière fois, chez …Bixente (et Claire) ! La villa des oursins dont je vous ai déjà parlé ! Ikinoak.

Alors Antoine, dans un moment euphorique causé par une ingestion des dits oursins humidifiés au Sancerre emporté judicieusement pour les cas graves, devant la vue sublime, réfléchit longuement, et me sort en Espagnol (non seulement il parle couramment, mais il pense en espagnol)  :

Aqui estoy, jubilado !

Ce sont trois mots formidables, avec l’accent. Vous savez que l’on ne dit pas ju comme on dirait « jus », mais Antoine prononce le "j" un peu comme le "h" aspiré en l'anglais (ou plutôt comme le mot "who" en anglais) ou en arabe (comme en "HAbibi"). Avec dedans une connotation de Rhrhrhr…, de rauquement félin. C’est très sensuel à écouter. Je ne puis vous rendre ça par écrit. Il faut vous mettre à l’espagnol.

La traduction est difficile : je propose de commencer par :

« moi qui suis ici..... »

…Nous sommes au paradis, dans une villa sublime récemment acquise par un grand parmi les grands comme footballeur et homme célèbre et compagnon d'une actrice célèbre. Un Basque de surcroit, et en plus sympa. Elle n'est pas basque mais d'abord ça ne se voit pas ; ensuite elle est belle mais très sympa et joue superbement du piano. Nous sommes vivants ; en vacances, dans ce paradis, avec un goût d’oursins iodés dans le gosier, auquel se mêle le goût de pierre à fusil d'une bouteille de Sancerre-(variante terroir calcaire)- vide, mais quelques autres au frigo, nous ne sommes pas à plaindre, et savourons notre quiétude apaisée.

Nous sommes libres…nous sommes libres, et la vivons cette liberté comme étonnante, jamais nous n’en sommes rassasiés. C’est une extase permanente, qui nous fait hocher la tête et  penser : "plus personne pour nous …emmerder…". La retraite, comme c’est merveilleux (quand on est amoureux de sa meuf, et en bonne santé…et dans une villa les-pieds-dans-l'eau).

Jubilado !

Les Français d'aujourd'hui qui confondent tout ne savent pas exprimer la jouissance  de cet état de retraité. Ils disent: "je suis en retraite", les pauvres ! car dans cette expression le mot « retraite » a un sens de "Bérésina", c’est à dire de retraite militaire, de débandade... La retraite, bon dieu, n'est pas une Bérésina pour tout le monde ! Il faut savoir la vivre et dire: "je suis à la retraite", c'est à dire retiré du monde du travail, de la torture, donc, selon le sens ancien du mot "travail"!

Antoine fignole la subtilité de la nuance : justement les Espagnols désignent la retraite par : "jubilacion" , c'est à dire : après une vie dure de travail, enfin un état de jouissance de la vie (ou de ce qui nous en reste...). D'où cette jolie convergence entre "estoy jubilado" : je suis retraité et "estoy jubilado": je me réjouis, je jouis de la vie.

Ce n’est pas uniquement de la satisfaction, de l’excitation, de la jubilation. Il y a une dimension mystique supplémentaire, qui atteint ce stade ténu et fragile de l’accomplissement que lui et moi cherchons obstinément.
Jubilado. Accompli !

Antoine brode sur ce thème, il me fait observer une autre nuance, par exemple cela ne veut pas tout à fait dire la même chose si l’on dit :
Estoy aqui
Soy

Je traduis pour moi-même :

Je pense donc je suis…
je suis…
j’existe,
je le sens, j’existe et me sens bien…

On peut en buvant du Sancerre chez un grand footballeur atteindre les sommets que fréquentait Bouddha !

pour des raisons éthiques évidentes, j'ai promis de ne pas dévoiler l'adresse.
pas besoin cependant de faire le tour de la planète pour découvrir moins bien que la Côte basque !

lundi 17 janvier 2011

Turbie

On va rester dans le monde romain, et finir par le must : le trophée d'Auguste, pas n'importe où, à la Turbie !

super bien placé : on domine Monaco !
au premier plan, une carrière où étaient prélevées les colonnes

en cliquant vous lisez tout, et découvrez un trophée semblable à celui de St-Bertrand de Comminges...enfin presque !

l'idée est la suivante : on part mettons de Rome, et on va tout à l'ouest en Gaule. Pourquoi faire ? les p'tites gauloises pardi ! et puis : foie gras ; pinard et autres huitres, en s'ennuie pas en Gaule ! C'est ce qu'ont découvert les anglais en venant résider chez nous d'ailleurs !

Bon Auguste par ailleurs cherche à faire sa pub. Seule technique à l'époque : un monument. Pour qu'on le voie de terre, il faut le mettre sur un monticule. Pour qu'on le voie de mer, sur une falaise. Et il choisit la Turbie, un lieu infernal pour amener à pied d'oeuvre les colonnes énormes. Mais à l'époque on s'en fiche, les esclaves étaient décidément très forts


  


une inscription géante liste les peuples vaincus, et il y en a un paquet !


les verrous sont à proportion !



et on finit à la cantine d'Auguste, les pieds dans l'eau, avec des soupions grillés....ou à la carte !

madeleines de Dax

Puisque nous sommes devenus romains, je vais vous montrer où séjournaient les convènes quand ils allaient à l'Ouest, et pourquoi ils entreprenaient ce fastidieux voyage.


un bain d'eau chaude en arrivant !



on lave le chien, il (le chien) soigne ses rhumatismes, le centurion s'en aperçoit, il (le centurion) soigne les siens, et renvoyé dans ses foyers par César, fonde le premier établissement thermal à base de bains de boue






et on va manger les célèbres madeleines....
(bien connues dès l'antiquité)


moralité ! Proust nous a plantés ! 

dimanche 16 janvier 2011

natatio


Puisque les romains savaient conduire les eaux, ils savaient se mettre au frais l'été dans leur piscine. Si l'on veut construire une piscine, plutôt que lire les magazines, n'est-il pas plus simple de regarder comment faisaient nos ancêtres (les romains ; pas les gaulois) ?





















celle-ci est le modèle "Montoulieu", là où habite deux mille ans après, notre plombier qui se nomme Abel il faut le faire. Grandes dalles de marbre de Saint-Béat amenées j'ignore par quel transporteur. Colonnes pour tenir le toit destiné à protéger du grand soleil. Vidange en plomb. Le reste de la villa est sans doute enfoui sous la villa voisine, rachetée par des anglais, qui refusent absolument de démolir leur sweet-home pour lancer des fouilles pourtant prometteuses !


Voilà le modèle "Séviac", la forme est assez marrante, et on a soigné les promenades, en cumulant les plages de mosaïque.







pour les enfants un bain de pieds sympathique


et voici le grand modèle "Valentine", de notre voisin Nymphus, la piscine est tellement grande que je n'ai pu la prendre en entier ! (les plaques de marbre ont toutes été fauchées pour en faire des cheminées)









par contre on peut remonter le canal d'amenée, qui nous conduit au pied de la montagne aux sources des Convènes

(c'est un terme qui porte à qui-proquo et qui désigne nos ancêtres)











c'est au cours d'une de ces visites que je suis tombé 
sur une ponte de Vanessa io sur les orties

omnes sitientes...

...venita ad aquam !

Tous ceux qui ont soif, venez à nos eaux...

Vous avez compris que je suis fasciné par les histoires d'eau, surtout quand elles donnent lieu à des légendes, et à la représentation de sources ou autres origines de l'eau par des nymphes ou autres divinités, et à des légendes de belles filles allant chercher l'eau au puits, où elles tombent la plupart du temps sur un prince charmant assoiffé.

La ressource en eau devient un des sujets stratégiques de notre siècle, car on ne peut se passer d'eau pour boire ni pour se laver, ni pour fabriquer n'importe quoi. Mais ce sujet a été crucial de toute éternité, et je ne visite jamais un monument romain sans me poser la question technique de l'origine de l'eau. Sur ce sujet, je suis d'ailleurs tranquille ! Rares sont les visiteurs qui se posent la question, et je suis donc souvent solitaire sur ce sujet très particulier.

Tenez Saint-Bertrand de Comminges !

Le Mont-Saint-Michel des terres disent les Commingeois. Une abbatiale-forteresse juchée sur un piton sur la route des Pyrénées vers l'Espagne. Ca c'est ce qu'on voit aujourd'hui "en haut". On visite l'abbatiale. On salue St-Bertrand. On s'étonne de son bâton d'Evêque constitué d'une canine de Narval (qui provient on ne sait comment du pays Inuit). On s'esclaffe devant les stalles de chêne poli par les ans qui représentent des scènes grivoises. On y va le dimanche matin écouter la messe en s'asseyant-debout comme le faisaient les moines. On y emmène les amis. C'est notre lieu touristique le plus célèbre à part Luchon.


Et en bas, une ville romaine dont on estime la population à douze mille habitants. Un carrefour entre l'Est c'est à dire Toulouse ; le sud c'est à dire l'Espagne ; et l'Ouest : Dax. J'ai évoqué le trophée de la Turbie à Nice. Il en existe un autre au Pays Basque en pleine montagne, la tour d'Urkulu. Et bien à St-Bertrand, on a retrouvé un trophée équivalent, illustrant la défaite de nos ancêtres gaulois, et de nos voisins espagnols ! Le vainqueur, l'occupant, est italien, romain. Et il aménage, bâtit des routes, temples et autres conduites en plomb, et il doit bien trouver de l'eau pour arroser les pelouses et alimenter les thermes. Ce sont mes ancêtres hydrauliciens et ils m'épatent toujours.


A St-Bertrand, il suffit de faire un parking et de creuser un trou : on tombe sur une villa avec des mosaïques. Il y a des thermes, un carrefour de routes pavées ; un marché aux bestiaux. Et il y a un port, car le marbre qui est partout venait de Saint-Béat tout proche, la route étant tout bonnement le fleuve Garonne. Le même fleuve desservait la villa de Valentine ; puis la villa de Chiragan d'où vient la vénus de Martres aussi belle que celle de Milo, sauf qu'il n'existe que le buste. Puis Tolosa ville romaine dont on retrouve les vestiges au musée saint-Raymond. Alentour on a Mont-Maurin, et si l'on monte vers le Gers on se retrouve à Séviac, avec ses célèbres mosaïques qui ont 2000 ans.


Pas loin, vous en avez forcément entendu parler, il y a les grottes de Gargas. Elles sont célèbres en Europe, pour être constituées de deux salles, sans doute à l'époque des sanctuaires ou des cathédrales naturelles car ornées de stalagmites et stalactites impressionnants. Et dans nombre de cavités naturelles lisses des murs, à hauteur d'homme, des empreintes de mains. Noires, faites avec du charbon de bois. On s'en met plein la bouche, et on souffle sur l'autre main posée au mur, formant pochoir. On enlève, et reste la trace d'ocre rouge sur le fonds noir du charbon. La trace de la main. Très impressionnant.

Nous sommes dans le calcaire, comme à Montpellier. L'Arize coule proche, et fuit de temps en temps, dans des cavités naturelles, des failles dont les grottes de Gargas ne sont qu'un des exemples. Cette eau coule en souterrain, ressort dans le gouffre du Poudac (ou de Générest) à la cote 520m, disparait et finit par ressortir à nouveau à l'aval, dans une autre résurgence. L'une d'elles est celle de Tibiran, à la cote 470m dans les Hautes-Pyrénées, à 4Km de St-Bertrand situé en Haute-Garonne. Aujourd'hui, on trouve cette résurgence facilement, avec à l'aval un moulin abandonné, qui en rentabilisait la force motrice. Pas très en amont, Norbert Casteret est descendu le 16 août 1929 à 9 m de profondeur dans le puits de la Forge dans la cour de la maison Fuzeré, au fond duquel il a repéré un ruisseau "impénétrable". Tout cela existe encore naturellement...!


Les romains dans leur conquête du Comminges avaient trouvé la résurgence bien avant le célèbre spéléologue qui lui a collé dedans sa fluorescéine verte habituelle avec laquelle il a tracé le cours de la Garonne toute proche, et a identifié la résurgence (encore une) du Taureau.

Et c'est là qu'ils déploient leur génie.

Car on vous a appris que l'eau est horizontale n'est-ce pas, et que  cette propriété donne lieu aux "vases communiquants". Mais si vous suivez un peu les cravens qui irriguent leurs calans pour donner de l'eau à leurs prairies de Crau, leurs eygadiers, (du mot aqua latin) savent parfaitement "faire regonfle".

Faire regonfle consiste à créer un barrage. Du coup l'eau (horizontale) s'accumule derrière, restant horizontale mais de plus en plus haut tant que le barrage reste étanche ou n'est pas contourné à la courbe de niveau cherchée.

Nos romains à Tibiran trouvent bien une résurgence naturelle, mais pas de bol, elle est à une altitude insuffisante pour mener l'eau qui en est issue dans un canal, qui doit avoir une pente pour que l'eau coule. Si l'on part de pas assez haut, on va arriver trop bas, en dessous de l'altitude des thermes de St-Bertrand, et comme les pompes n'existent pas, c'est foutu pour avoir l'eau courante au robinet.

Et c'est là qu'ils créent le seul ouvrage dont j'ai jamais entendu parler dans l'histoire de l'antiquité romaine !

Et qui est resté quasi intact, d'abord parce que personne ne comprend comment il fonctionne. Les touristes à l'aval se fichent comment l'eau arrivait. Les Haut-Pyrénéens de Tibiran à l'amont voient des cailloux plats, dans une parcelle au demeurant privée, pas très spectaculaires, et le paysan du coin a collé dedans ses oies, qui telles leurs ancêtres du Capitole se précipitent sur tout visiteur pour le virer de là ce qui m'est arrivé bien entendu.

























































En deux mots, les romains se méfiant des fuites on entouré toute la zone de la résurgence d'un barrage en terre, qu'ils ont conforté à l'aval par un parement de pierre encore visible. Ils ont ainsi fait faire "regonfle" à la résurgence, la mettant en pression. Encore fallait-il que l'eau sous pression trouve un exutoire vertical pour remonter de près de trois mètres ? Ils ont construit un puits de section carrée en dalles de marbre, et ont capté la faille, la reliant à un conduit vertical maçonné : l'eau ne trouvant que ce chemin a remonté, et a débordé à la surface, pour rejoindre un canal très classiquement romain, en élévation dans les dépressions, et en souterrain dans les buttes, exactement le genre de canaux que j'ai exploré cent fois dans la région d'Arles. Et l'eau est arrivée à la cote souhaitée dans la ville de St-Bertrand, au terme d'un parcours de 4 Km, et les thermes ont fonctionné.

Voici la sortie, le rebord gauche du canal intact, le droit a été bousculé par les vaches. On retrouve les 3m de "regonfle" et en bas la résurgence actuelle.



La prise d'eau était l'équivalent de nos stations d'alimentation en eau potable. Nous on met une grosse pancarte qui s'appelle "Vivendi, Lyonnaise des Eaux, ou syndicat de la Barousse..." Les romains qui disaient en Crau que "l'aïgo es d'or", ont, disent des écrits anciens, gravé une plaque où était écrit :

omnes sitientes venita ad aquas

que tous ceux qui ont soif viennent vers les eaux ... ...de Tibiran !

Et cette astuce a fonctionné pendant cinq cents ans ! Sans aucune énergie fossile, prouvant que les romains étaient plus écolo que nous ! Jusqu'à ce qu'arrivent les Visigoths. Ils démolissent le canal, assoiffent les habitants de St-Bertrand, et défénestrent le Préfet romain. En passant, ils coupent la tête de St-Gaudens dans la ville du même nom. Ce dernier prend sa tête sous le bras et devient saint (santo subito comme notre cher pape polonais Jean-Paul II). La ville se dépeuple, et disparait peu à peu. Les oies et les vaches prennent possession de la "station de pompage". Et les archéologues débarquent au XVIIIè, cherchant avant tout des "Antiques", c'est à dire des statues spectaculaires (et gratuites). On connait l'histoire de la Vénus de Milo vendue par un paysan à un navigateur français avisé. On connait l'histoire de la Vénus d'Arles offerte à Louis XIV, à l'origine de l'histoire de l'Arlésienne que l'on ne voit jamais : elle est au Louvre !

Alors vous pensez, j'arrive un peu tard ! Deux mille ans après, où chercher cette plaque ? Prélevée par un voisin ; revendue à un amateur, elle orne sans doute la cheminée d'un notable voisin, ou est cachée dans une cave, oubliée, perdue ?

N'est-ce pas mieux comme cela ? Les oies du Capitole gardent la source romaine. Le canal s'enfouit peu à peu dans les ronces. Mais tout reste intact, depuis deux mille ans. Même si les thermes ne coulent plus...Avec la patine d'usage disent les commissaires priseurs !

J'ai rencontré le paysan propriétaire des lieux. Son fils est horloger et habite notre petite ville. Il m'a expliqué le comportement de son père, et m'a avoué que les oies c'était exprès, pour inquiéter les fonctionnaires territoriaux, venus un jour tenter de l'exproprier !

Et il m'a raconté une histoire folle : il parait que les jours d'orage.... quand l'Arize fait "regonfle", et bien la résurgence coule très fort. On entend des bruits de cataracte sous la maison du père....

et le "puits" romain recoule.....

Je veux voir ça bien sûr !




samedi 15 janvier 2011

TT c'est parti !

Vous allez assister aux tout débuts, comme quand chez Renault (concepteur d'automobiles), le dessinateur jette les premières ébauches sur le papier.

Ce matin le facteur m'a livré deux paires de roues ballon, modèles aviation, parfaites pour ce que je cherche. J'avais le diamètre 62mm, mais il me manquait l'épaisseur (22mm), et j'ai ainsi pu dresser les premières ébauches.

Pour que ça ait de l'allure, la remorque doit être plus basse derrière (60mm) que le crochet qui doit respecter la sacro-sainte cote de 80mm. Ca va lui donner un air aérodynamique, et placer le hors-bord en position d'aqua-planning. Evidemment il faut une suspension qui fonctionne, et avec des bras comme sur une 2CV retenus par deux ressorts Meccano, le résultat va être efficace. J'ai encore un problème de garde-boues, et vais avoir besoin de Jacques pour tourner une forme de buis diamètre 70mm. Dessus, je pourrai ployer un plat de 22mm de large, et le souder sur un demi-cercle diamètre 70mm. Il n'y aura plus qu'à souder devant un rebord de 4mm. Et j'aurai une boite de camembert en laiton, qu'il suffira de couper en deux.

Voilà il me manque du U de 6mm, je vais devoir en racheter un mètre. Tout couper, et tout assembler.


c'est toujours excitant un projet qui commence !

Ah oui : TT sont les initiales de Torpedo trailer !

la première fois

J'ai l'habitude de nourrir les oiseaux l'hiver, et leur distribue du grain, et des boules de graisse. Comme ça il y en a pour tout le monde, les moineaux et rouge-gorge picorant les céréales. Et les mésanges raffolant de la graisse. Elles font un va et vient permanent, mais très farouches s'éloignent dès qu'on s'approche.

Alors faire une photo est difficile, et je n'ai réussi que ce résultat médiocre !


désolé, c'est à peine lisible. En bas à droite c'est une mésange charbonnière classique. Mais en haut à gauche...je ne l'avais jamais vue ! une remiz penduline ! Je le sais car je l'ai vue plus nettement sur une autre mangeoire.

voilà une photo nette de wikipedia !

C'est un migrateur, il aime l'eau, et il vient de Pologne !

C'est là que les oiseaux de Mario sont irremplaçables : ils ne bougent pas et sont plus faciles à prendre en photo !


vendredi 14 janvier 2011

ils ont percé !

Premiers perce-neige...sans neige !

Il fait un temps splendide ; la montagne est blanche de neige, et j'ai repris les promenades à pied, dans l'air frais de janvier, réchauffé par un soleil presque printanier. Je fais un tour de jardin, et que vois-je ?



Tous les matins, je consulte comme vous le Calendrier Lunaire 2011, attention, le bon, celui de Michel Gros illustré par Clément Gros. Il n'est pas cher : 7,5€, et on y trouve tout : nous sommes dans la période que je préfère : "lune montante et croissante" (ça ne veut pas dire la même chose). Nous allons avoir le 19 janvier une pleine-lune quasi au périgée, donc une grosse-pleine-lune. Tout baigne (enfin pour le moment) et les perce-neige sortent. Ouf, on va irrésistiblement vers le printemps, même si on va se reprendre une bonne giclée de glace en février, mais ça on a l'habitude.


Pour être franc, j'ai déjà vu quelques fleurs de primevères...

j'adore les perce-neige...sans neige !