La grotte de Gargas, dans les Hautes-Pyrénées, est située sur la commune d'Aventignan dans le massif calcaire (et karstique) du bois de Monteil. Elle est située à
On ne trouve les premières traces écrites mentionnant la grotte de Gargas que dans un document de 1575 (Francois de Belleforest). Avant le Moyen-Age il semble en effet que la cavité n'était pas accessible, ce qui naturellement l’a protégée des prédations des visiteurs. En 1758 une description est faite par Marc-François de Lassus. A partir du 19ème siècle les concrétions stalagmitiques attirent de plus en plus de visiteurs et de curieux, y compris les curistes en villégiature dans la région. On casse les stalagtites, et on grave des graffitis «Marcel aime Mimi été 1875 ».
Des études et fouilles archéologiques sont réalisées à partir de 1870 par le préhistorien Félix Garrigou. A cette époque l'art préhistorique pariétal n'est pas un sujet d'études et la science s'intéresse plus au sol des grottes qu'à ses parois ! Les archéologues fouillent donc le plancher à la recherche d'outils préhistoriques et d'ossements. Le must : il existe dans un coin un puits qui recueillait les ossements rejetés par les tourbillons de la rivière souterraine, et on y a trouvé plusieurs ours des cavernes. Aujourd’hui, il faut se déplacer un peu : au Musée de Luchon par exemple.
En 1872,1880 et 1890 Félix Regnault entreprend plusieurs campagnes de fouilles dans la grotte : il met à jour de l'industrie lithique, des ossements d'animaux mais également des restes de foyers, preuves dune présence humaine au Paléolithique.
C'est en 1906 que Félix Regnault découvre que les parois de la grotte, qu'il fouille depuis presque 30 ans (!), sont ornées de mains, et ce depuis 27000 ans ! Cela se comprend : l’éclairage d’origine utilise des bougies, et on n’y voit pas grand chose, sauf des ombres mouvantes qui font bouger les gravures ! Les mains de nos ancêtres, du Gravétien à l’Aurignacien ! Il contacte alors les deux sommités de la Préhistoire à cette époque : Emile Cartailhac et l'abbé Henri Breuil. Lors de la première étude la cavité ils dénombrent 80 peintures de mains en remarquant également que plusieurs doigts sont manquants. En poursuivant les recherches ils répertorient un total de 150 mains, ce qui confère à la grotte de Gargas un statut exceptionnel en Europe.
Elle sera classée Monument Historique le 9 avril 1910.
Quand on chasse à l’affût, il ne faut pas faire de bruit. Alors on s’adresse des signes, des signes de la main, pour former un langage simplifié, semblable à celui que s’adressent les marins avec leurs signes : «eh Marcel : tu le vois : un mammouth laineux à 9 heures quinze ? surtout ne fais pas de bruit ! » . Un peu aussi comme le langage des sourd-muets avec les mains. Sous la mer, les scaphandriers font de même pour se communiquer les consignes de sécurité. Puisque, bouche obturée par le conduit de respiration, ils ne peuvent parler (sans avaler de l’eau).
Il faudrait que les paléontologues se remuent un peu, et excitent leur imagination pour admettre que les mains de Gargas forment un langage muet, un langage chamanique comme on dit aujourd’hui, qui concerne les animaux chassés, et leur âme qu’il faut impérativement contacter pour excuser les actes de chasse.
Heureusement les visiteurs de Gargas regardent la télé
Un peu d’imagination Messieurs !
Faites venir Champollion !
Il faut éviter de rejeter du CO2 dans les grottes pour limiter la prolifération d'algues vertes. Et il faut également proscrire le flash. Donc pas de photos. Celles qui figurent ici ont donc été prises par des personnages ne rejetant ni gaz carbonique ni n'utilisant le flash, ce qui est l'apanage des scientifiques dûment "autorisés". Les photos ont été copiées sur internet, sauf l'ours capturé dans le musée de Luchon (où la respiration est autorisée du coup il n'y a pas grand monde...)