Ceci est mon blog d'origine, à consulter avec ses pendants : "Mes amis papillons" et la "Gazette des arts"

mercredi 21 septembre 2011

la Dépêche

Le premier numéro de La Dépêche de Toulouse paraît le 2 octobre 1870. Sa vocation était de publier des dépêches de guerre pour donner des nouvelles du front aux femmes de soldats. Après la guerre, le titre survit et se développe en élargissant son domaine d'information. Il atteint 15 000 exemplaires dix ans plus tard, avec une édition pour chaque département de la région Midi-Pyrénées. Les thèmes figureront un peu plus tard sur la mosaïque géante du siège 42bis rue Alsace Lorraine : Echos ; Mode ; Politique ; Littérature ; Tourisme ; Imprimerie ; TSF-TPSF, cela inscrit à gauche du fronton. A droite figurent les Arts ; Sports ; Commerce ; Industrie ; Publications ; Agriculture et Information.


Jean-Baptiste Chaumeil, député radical-socialiste du Tarn-et-Garonne de 1906 à 1910 et maire de Valence-d'Agen de 1904 à 1930, achète des actions de la société La Dépêche et Le Petit Toulousain en 1925. Son neveu Jean Baylet, né en 1904, y entre la même année ; en est directeur administratif en 1927, puis rédacteur en chef, enfin directeur en 1947. Je ne l’ai pas connu, mais sa Bugatti Ventoux coupé Gangloff, acquise neuve le 28 mai 1939, existe toujours et trône à l’état concours dans toutes les bonnes bourses automobiles de la région. Sur le pare-choc deux badges que j’ai fini par me procurer (vous me connaissez) : l’Automobile club du Midi de la France avec au centre les Pyrénées enneigées ; et celui de la Corse, souvenir d’un tour de Kalliste j’imagine ?















J’ai bien connu  Evelyne(-Jean-)Baylet, son épouse, puis sa veuve, au cours de l’année 1969, lors de mon premier poste à la Direction départementale de l’Agriculture du Tarn et Garonne. Elle était aussi Président du Conseil général qu’elle menait d’une main de fer. A l’époque, on n’avait pas féminisé les fonctions, et on l’appelait : « Président ». Elle n’avait pas peur de passer pour un homme (d’autorité) ! Dix ans avant les lois Defferre, le Préfet avait la tutelle de l’Assemblée départementale, et la DDA proposait le programme annuel d’Alimentation en Eau Potable. Je vous ai déjà raconté mes histoires de Manon des Sources et de Génie Rural, et l’adduction en eau potable battait son plein pour poursuivre les recherches en eau, et desservir les campagnes. Même la ville de Valence d’Agen pourtant riveraine de la Garonne, était à sec, et l’astuce avait consisté alors à pomper l’eau de la nappe, sous le fleuve, dans la nappe alluviale, par des drains rayonnants, car l’eau y était filtrée donc aisée à consommer sans traitements dispendieux.

Va savoir pourquoi, le patron était absent au moment de la présentation en question, et Chef de Service, j’avais eu la charge -par délégation- de proposer le dit programme, sans omettre de faire figurer Valence d’Agen dans les premiers rangs (le Président-femme du Conseil général cumulait les mandats et était le(a) Maire de Valence… !). Sans doute intimidé, j’avais du commettre je ne sais quelle bévue, et j’avais pris une engueulade sensationnelle, qui m’a marqué pour toujours. Peut-être était-ce de sa part le regret de ne pas eu affaire au Grand Patron himself ? Voilà pourquoi, l’âge aidant, il m’a bien fallu devenir Patron à mon tour pour avoir affaire directement au Président puisque le hasard veut que je n’aie plus jamais eu ensuite d’interlocutrice Président(e) de la Haute Assemblée !










Là où l’histoire devient piquante, c’est qu’Evelyne avait un fils de Jean : Jean-Michel. Comme cela arrive souvent dans les familles régnantes, la descendance n’est pas toujours au niveau des ancêtres et Jean-Michel n’avait pas grande réputation comme futur leader. Sa mère vivante, les contradicteurs lui avaient donné comme surnom : « le veau sous la mère », épithète agricole qui nous parle à nous gens de la campagne, habitués à considérer cette production au demeurant bio, écologique et donc honorable, comme typique de notre élevage du sud-ouest, et de nos moeurs radicales.
Quand Evelyne disparut, Jean-Michel dut prendre les rênes en main : après tout il avait le nom ; un accent appuyé, et le look typique de la famille radical-socialiste telle qu’on se la représente. Ce n’est pas sans une certaine surprise que la France l’a découvert, ou retrouvé ce qui a été notre cas, lors du show télévisé du jeudi 15 septembre lançant les primaires, avec ses cinq challengers socialistes….En tous cas, c’est lui …

la Dépêche du Midi !



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