Ceci est mon blog d'origine, à consulter avec ses pendants : "Mes amis papillons" et la "Gazette des arts"

vendredi 30 septembre 2011

Guéthary's flysch

Pas facile à prononcer ? Impossible de passer devant Guéthary sans faire le détour ! C’est marée basse, les rochers plissés nous séparent d’un océan retiré bien loin : le plus simple est de faire un peu de géologie plage de Cenitz : les touristes étant (presque) tous partis, il devient possible de prendre la rampe qui descend à la mer (ça descend dur !) et de nous garer devant la jetée, à la dernière place du parking, avant l’endroit où l’on fait demi-tour.


Les galets plats polis par le ressac ont servi à bâtir un escalier monumental accédant au sable de la plage. Les galets de Guéthary sont des mille-feuilles de calcaire alterné de silex, avec des réseaux de fissures incrustés de calcite blanche. Et l’érosion a découpé les strates en fines courbes de niveau, qui fait ressembler tout caillou à une carte géographique en relief. Tiens un qui ressemble à la Corse ! Ici un sabot de cheval ! Là un "feuilleté de ris de veau", mais où le centre habituellement comestible est fossilisé








Les couches de la falaise alternant calcaire ; marnes et argiles, entrecoupées de silice noire translucide, déposées à l’horizontale au crétacé (il y a des millions d’années) forment maintenant de superbes plis. Il faut dire qu’il y a très, mais très très longtemps, l’Ibérie proche dérivait sur sa plaque tectonique, rencontrait l’Europe, et soumettait les couches à l’origine plates à une pression colossale, les ployant à 45°. Le hic est qu'alternent bancs durs et bancs tendres (je simplifie car ils sont séparés par des interbancs plus sombres), et que sous les attaques de la mer, les falaises ont tendance à glisser, entrainant parfois les (sublimes) maisons basques bâties (inconsidérément) en crête. Ici comme ailleurs, les municipalités posent donc des enrochements pour enrayer le phénomène.


Le changement climatique qui prolonge l’été en cette fin septembre représente peu de chose à côté des évènements qui ont provoqué ces chamboulements géologiques.

J’ai ramené de la plage de Lafiténia (devant laquelle on a pique-niqué ce midi) deux sacs d’échantillons de cailloux. La plage de Lafiténia porte un nom basque qu’on dirait tiré d’une pièce de Shakespeare, et se trouve au sud de la pointe d’Acotz. 


Je les ai disposés au retour autour  de la douche (cachant ainsi les carreaux de grès pas très beaux). En me douchant je reconstitue la marée haute, et les galets polis reprennent le brillant que leur donnent les caresses de la mer.

On a toujours besoin d’un petit flysch chez soi !