Ceci est mon blog d'origine, à consulter avec ses pendants : "Mes amis papillons" et la "Gazette des arts"

samedi 1 octobre 2011

Normande...ou boulangère...?

Nous avons vu qu’une « normande » est une B14 Torpédo carrossée en « woodie », genre bétaillère, pour transporter de petits animaux. Pour cela, il faut les prendre dans les bras, et les poser sur le hayon arrière abaissé : ce ne peuvent être que de petits cochons ; ou agneaux, à moins que ce soient des volailles dans leur cage en bois. Il faut que je pense à représenter une scène, mais c’est difficile à l’échelle du 1/7°.

Avec une « normande », on peut aussi aller le soir au pré, pour faire la traite des « normandes » qui sont des vaches laitières magnifiques. Bonnes laitières ; et après (la lactation) on les mange en beefsteak. On emmènera peut-être un cream separator de la marque Delaval, qui permettait de séparer la crème du lait, et ainsi de baratter du beurre (de Normandie !). J’ai importé cet instrument des Etats Unis d’Amérique, où il y a une vingtaine d’années, il était fabriqué par ERTL. Il est aussi au 1/7°.

Mais il existe une autre fonction tout aussi utile : la livraison du pain. Autrefois le boulanger cuisait la nuit ; et faisait ses tournées le jour pour distribuer son pain. Il avait généralement une femme (la femme du boulanger) mais vous observerez qu’on ne l’appelait pas « boulangère », ce nom étant réservé à celle, si cela avait existé au féminin, celle qui pétrit ; puis cuit le pain. Trop physique, c’était un travail d’homme. De patron, voire de mitron. La femme du boulanger tenait la boutique, et faisait commerce du pain de son époux. Il est vrai que certaines (rares) femmes de boulanger se livraient (en Provence) à d’autres commerces, mais c’était entre cinq à sept, comme des heures supplémentaires dirait-on aujourd’hui (où elles sont provisoirement détaxées pour gagner plus, avant que cette niche soit supprimée comme toutes les autres).


Je me suis donc dit que ma « Normande » pouvait aussi livrer du pain. L’accessoire incontournable, c’est une « corbeille à pain ». On dit même une « panière ». Je me suis efforcé d’en tresser une, ce qui est fastidieux et nécessite un moule, je vais donc en faire un. Vous vous contenterez de celle-ci pour le moment. Dans ce cas, on nomme la Torpédo une « boulangère », et vous vous souvenez maintenant qu’une « boulangère » est donc une voiture de livraison. La « boulangère » est conduite par le boulanger qui livre ses clientes à domicile. Ce qui laisse la femme du boulanger seule, donc soumise à la tentation, pendant qu’au même moment le boulanger fait des rencontres (successives et multiples). Il se peut même que ces rencontres soient consenties, puisque les partenaires consentants s’échangent un service contre …du pain. Déjà qu’il n’a pas dormi la nuit, on s’apitoie sur le sort du boulanger qui l’amène à des tournées aussi fatigantes. Nos enfants préfèrent devenir fonctionnaire que boulanger, et ils ont bien tort car les à-côtés des tournées peuvent être pleins de bonnes surprises, (si l’on a la santé !)


Voilà, je puis maintenant vous livrer du pain frais, à domicile s’entend, ((si cela intéresse des dames seules …?)


…avec ma boulangère