Ceci est mon blog d'origine, à consulter avec ses pendants : "Mes amis papillons" et la "Gazette des arts"

mercredi 2 novembre 2011

couleurs d'automne

Je reviens d’une ballade sur les rives du Job pour m'imprégner des couleurs de l’automne. Le Job est la rivière proche de chez nous, affluent du Ger dans lequel il se jette à Lespiteau. A l’aval d’Encausse les Thermes. Ses eaux viennent du Cagire, notre montagne la plus proche. C’est l’automne, les cerfs ont brâmé depuis un moment déjà, et si l’on ne voit pas de cygnes, les couples de canards sauvages sont chez eux  sur les eaux transparentes de la rivière.











Pourquoi Guillaume Apollinaire dit-il que l’automne est malade ? Ses couleurs flamboyantes ne vont pas durer longtemps ? Les feuilles brûlent leurs derniers feux ? La neige qui va éteindre toutes ces lumières est programmée dans quelques jours ?


Automne malade et adoré
Tu mourras quand l'ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé dans les vergers
Pauvre automne ! Meures en blancheur
Et en richesse de neige et fruits mûrs.
 
Aux lisières lointaines, les cerfs ont bramé
Et que j'aime ô saison, que j'aime tes rumeurs
Les fruits tombant, sans qu'on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille

Les feuilles qu'on foule,
Un train qui roule
La vie s'écoule...











Charlotte Serre est plus gaie :

Feuille d'automne
Bijou vermeil
Qui tourbillonne
Dans le soleil,
Flambe l' automne
Pourpres et ors
Qui vermillonnent
Tel un trésor.


Feuille dansante
Dans le vent fou
Qui, frissonnante
Tombe à genoux
En la supplique
Des feux mourants,
Mélancoliques
Dans leurs tourments.


Sème l' automne
Sur les étangs
Combien s'étonne
Le cygne blanc
Qui, sous les aunes
S' en va glissant.
L'air monotone
Va s'imprégnant…

Dans les vallées
Au cœur saignant
Taches rouillées
Feuilles de sang,
Les feuilles mortes,
Les souvenirs
Vont en cohorte
Semblant s'unir.

Ces fleurs du rêve
Tombent en pleurs
Avec la sève
D' anciens bonheurs.
Les feuilles mortes,
Leurs parfums lourds
Ferment la porte
De nos amours.